samedi 31 mars 2018

Dunkerque et Malo-les-Bains : Art Nouveau, Art Déco, styles Néo-Mauresque, Eclectique et "kitch".

J'ai passé une journée à parcourir la ville portuaire de Dunkerque, ainsi que celle, mitoyenne et balnéaire, de Malo-les-Bains. C'était un peu comme me promener dans un décor de cinéma, tant les rues étaient calmes et pratiquement désertes. Le front de mer c'est un peu animé en fin de journée et progressivement, la ville a repris vie sous mes yeux enchantés par tout ce qu'ils venaient de découvrir.

Les Bains dunkerquois: 

C'est une photo de ce bâtiment, découverte au hasard du web, qui m'a donné l'envie d'aller découvrir l'architecture présente dans cette ville. J'ai donc commencé et fini ma journée par cet édifice, très proche de la gare; ce qui m'a permis de bénéficier de deux éclairages, l'un trop fort, d'un soleil matinal éblouissant et l'autre, plus doux, d'une fin d'après-midi, annonçant la pluie.


Ces bains ont été construits en 1895, par trois architectes lillois : Louis Gilquin, Georges Boidin et  Albert Baert. Ce dernier est également l'architecte de la célèbre piscine de Roubaix, aujourd'hui devenue musée. Ils ont ouvert au public en 1897 et, après bien des vicissitudes, ont finalement fermé en 1975.
Sur une carte postale d'époque, il est possible d'observer que le bâtiment avait deux colonnes en forme de minarets et une grande cheminée de chaufferie, disparus sous les bombardements de la 2e Guerre Mondiale. 


Seule la façade, côté rue principale, est recouverte de mosaïques. Mais la succession de fenêtres en arcades du mur latéral, bien que plus sobre, est très belle, notamment avec l'entourage sculpté des ouvertures en arc outrepassé. 




La façade principale, est une sorte d'inventaire d'architecture néo-mauresque avec un curieux mélange de matériaux, dont les portes et huisseries en bois sculptés ont malheureusement disparu. La porte aux lions est un peu éclipsée par tout ce fouillis coloré, mais prise isolément, c'est vraiment la masterpiece de ce patchwork neo-mozarabe.




Le quartier Excentric :

Ce "quartier" se résume, en réalité, à deux rues en forme de U. Il est né de l'imagination de d'un maçon, architecte autodidacte entrepreneur et artiste local, né dans ce quartier dunkerquois de Rosendael: François Reynaert. Il commença son projet en 1927, par sa propre villa, appelée "L'escargot". Même dans le périmètre restreint de ce "quartier", certaines villes sont vraiment mal en point et demandent une rénovation urgente. 
D'autres exemples d'Art Déco parsèment les rues de Rosendael, ainsi que le front de mer et les rues de Malo-les-Bains, toute proche.








 
Malo-les-Bains :

Venant à pied de Rosendael, j'ai été accueillie par l'ancien poste de secours de la plage, oeuvre de l'architecte André Neuville, construit en 1955, dans un style Art Déco tardif.


Puis, en front de mer, j'ai découvert la villa "Les pingouins", du plus grand kitch, mêlant l'Art Déco à un univers qui semble sorti tout droit de Disneyland. Son auteur et sa date de construction sont inconnus. Elle fait cependant partie de l'Inventaire général du patrimoine culturel.




Cette construction détonne dans un ensemble tout de même éclectique, où deux villas ont été construites dans le style Art Nouveau ou proches de lui. 
La villa Quo Vadis, également inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel. Construite entre 1894 et 1905, elle est l'oeuvre de Jules Potier, architecte municipal de la ville. Elle a perdu certains éléments de son décor d'origine: le balcon en fer forgé du 1er étage, le dôme polygonal du belvédère et les tuiles vernissées du toit et un étage de combles a été rajouté.
Sur cette carte postale ancienne, il est possible d'observer qu'au moins deux constructions étaient surmontées de dômes.





Quelques exemples de constructions présentant des éléments Art Nouveau ou Art Déco.





Dans les rues adjacentes au bord de mer, d'autres villas ont attiré mon attention.